Dès le lendemain de sa nomination Bruno Le maire, nouveau ministre, reçoit Mariann Fischer Boel rue de Varennes

Pas de temps à perdre. Bruno Lemaire, le nouveau ministre de l’agriculture s’atèle dès le deuxième jour de sa nomination, jeudi 25 juin, au problème agricole le plus médiatisé du moment : la crise du lait. Avant de rencontrer les éleveurs laitiers demain en Haute Normandie, Bruno Lemaire a reçu à déjeuner Mariann Fischer Boël, rue de Varennes.

Bruno Le maire et Mariann Fischer Boel dans le jardin du ministère, rue de Varennes(© Terre-net Média)

En changeant de ministère, le ministre de l’agriculture ne quitte pas vraiment les affaires européennes puisque l’agriculture est la seule politique européenne mutualisée et c’est à « l’échelle de l’Europe que son avenir se joue », a t-il affirmé. Or comme Bruxelles n’a pour lui plus aucun secret, Bruno Lemaire a fait d’emblée comprendre qu’il ne rencontrera pas de problème pour traiter l’ensemble de la question agricole dans le respect de la Politique définie par l’Union. Il est donc déjà dans ses habits d’un ministre de l’agriculture et il a voulu dès ce jeudi le faire savoir.

Pour sa part, la commissaire européenne Fischer Boël qui « souhaite poursuivre les bonnes relations qu’elle entretenait avec Michel Barnier » ne semble pas avoir perdu au change car elle sait que c’est avec un autre expert des questions européennes qu’elle va dorénavant être amenée à travailler

Premiers travaux pratiques

 Mais revenons aux sujets de discussion de ce premier déjeuner européen et ministériel avec en plat de résistance, la crise laitière. Bruno Lemaire a d’emblée fixé la feuille de route qu’il va suivre pour résoudre la crise. Rien de surprenant si ce n’est que ses propos tentent de montrer qu’il est le ministre de l’agriculture qui s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Il dit comprendre les éleveurs et leur désarroi. Ses solutions, des instruments de régulation de la production laitière et la contractualisation entre producteurs et distributeurs.

Le ministre a rappelé l’urgence d’avoir de la transparence sur les marges « pour savoir où va l’argent». Le rapport attendu sur ce sujet est selon lui un signal fort lancé aux producteurs.

Position commune pour les négociations à l'Omc La rencontre de Bruno Lemaire et de Mariann Fischer Boel a été l’occasion de réaffirmer la position commune de la France et de l’Europe sur le volet agricole des négociations à l’Omc. « Nous sommes allés à l’extrême limite de l’acceptation », a déclaré Bruno Lemaire. Et nous n’irons pas plus loin ».

« Ou va l’argent ? », c’est aussi la question que se pose Mariann Fischer Boel. Elle déplore une nouvelle fois que « les prix des produits laitiers n’aient baissé que de 2% alors que la hausse constatée en 2007 était de 17% à l’échelle européenne. Or entre temps, le prix du lait payé aux éleveurs est dorénavant en dessous de son niveau de 2006 ». La commissaire reprend à son compte les paroles tenues par Bruno Lemaire sur les marges des distributeurs.

Programme de travail

Mariann Fischer Boel attend aussi les conclusions d’un rapport le 22 juillet prochain pour prendre les mesures durables visant à résoudre la crise du lait. Il s’agit d‘inventer des nouveaux outils de régulations de la production laitière.

Selon la commissaire, ce n’est pas la suppression des quotas qui explique la situation de crise puisque les éleveurs réalisent 4% en moins des volumes de lait alloués. Quant aux outils de régulations classiques tels que le stockage ou les restitutions, le ministre français a expliqué qu’il ne pouvait qu’avoir une portée limitée, au risque sinon d’attirer les foudres de l’Omc et des membres du G8 réunis la semaine prochaine.

Enfin, le déjeuner rue de Varennes a été l’occasion de rappeler le calendrier de travail et les échéances européennes sur la nouvelles Pac de « l’après 2013» à mettre en place.